William Clif, pseudonyme d’André Imbrechets est né en 1940 à Gembloux en Belgique où il réside.
Des destins, La table ronde, 2023.

« Je veux de la poésie, de la poésie / pour charmer la déroute de mon existence, / mon âme désire qu’elle se rassasie / avant d’aller plonger dans sa sombre échéance. ».
Des sonnets en alexandrins rimés qui parfois osent frôler le risque du ver de mirliton pour relater avec une sincère candeur les rencontres, les amours, les tendresses, les émerveillements de l’enfant blessé qui habite toujours l’auteur. « Mécanique plaquée sur du vivant », humour et auto-dérision, la forme à la solennité désuète enchante cette autobiographie en la tenant à distance: un homme le prenant en stop devenu son amant, Jean Détrez, Willie Tréfoie (« et qu’il m’avait dit qu’il ne faut pas pour autant / cesser de rêver et de conserver l’idée // que le rêve devait toujours renaître en nous »), sa marraine, son parrrain, bonne-maman, Ernest Gayolle, monsieur Tellier, son frère, sa sœur, … , Cliff (déjà fiction puisque pseudonyme), du haut de sa falaise, voit William dans la banalité de ses jours.
Ce qu’il écrit sur Walt Witman pourrait s’appliquer à sa propre écriture « où le verbe s’enchante comme en un verger ».
Tous sonnets ai-je écrit, si ce n’est cependant l’exception d’un dizain antépénultième qui affiche sa différence comme un pied de nez.


