« Rythmes », éditions Poésie / Gallimard, 2018.

Andrée Chedid née en 1920 au Caire, vécut au Liban puis à Paris où elle meurt en 2011.
« Tout débuta / Dans l’arythmie / Le chaos », les trois premiers vers de ce recueil désignent ce Tout de l’oiseau à l’homme qui « inventa la fable » et « La parole / [qui] Nous entraîne / Vers nulle part / Vers partout ». Ce livre est composé de sept ensembles dont le premier, éponyme du titre, est reformulation d’une Génèse qui, à l’instar de la poésie, s’origine dans le rythme. Il recueille les écrits d’une femme qui, sans hâte, « [s’]acclimate / À l’immanence / De la nuit », embrasse et célèbre la vie dans sa totalité, accueillant généreusement « l’instant / Tantôt ennemi / Tantôt ami », la vie qui « S’invente loin des horloges / Des usages des saisons ».
Hors de tout mysticisme, animée par une insatiable soif de sens, ses mots nous invitent à considérer dans un même mouvement la finitude et l’infini. « Je n’ai plus d’âge / Je suis au présent / Je vise l’inexploré », ces poèmes sont l’expression d’une jeunesse éternelle qui n’a de cesse de poser des questions et de s’émerveiller, « Jamais de fin / À nos émerveillements ».
lecture & mise en son: Jacques Vincent.