« Pierres et berceaux », éditions Potentille, 2021.

Sur un cahier non relié de seize pages, huit poèmes dédiés, redevables, comme l’annonce le premier, au territoire de l’enfance « où jamais la poussière ne se pose ». Comme l’oiseau « perché sur la branche du rien », auquel elle donne la parole, Cécile A. Holdban confectionne un « nid de mots » pour un disparu qu’elle exhorte dans le dernier poème: « dors du sommeil vert d’où un jour tout revient ». Pierres et berceaux, des masses pleines (« ceci est la réalité »), et des creux prêts à accueillir ce qui sera, sont reliés par la conjonction de coordination mais aussi par l’allitération. Dans le poème éponyme du titre elle en appelle au lecteur: « Suis-je seule à m’agiter / enfermée, vociférant / dans le corps irréel du poème? ». L’écriture interroge son rapport au réel mais quand elle « plante des mots pour pousser », les pierres sont « prêtes à exploser ».
lecture & mise en son: Jacques Vincent.