Claudine Bertrand, poète québécoise, née en 1948, participe activement au rayonnement international de la poésie francophone.
Fleurs d’orage, co-édition les Écrits du Nord & Henry, 2015.
« La foudre a frappé / … / il ne cesse de pleuvoir »: c’est le feu en allitération qui marque le début de pages qui vont s’écouler, vives, en vagues de quatrains entre des rochers de citations de Roland Giguère, autre poète québécois cité en tête de recueil, mort en 2003, qui fut l’ainé de Claudine Bertrand et dont la présence stimule l’avancée de ces lignes en mouvement. Les quatre parties de ce recueil de poèmes en quatre stances de quatre vers encadrent une dérive rêveuse qui aspire à « Pénétrer le fond du vivre » en des mots qui « cherchent en vain / la langue des origines ». Outre Roland Giguère à qui s’adressent souvent l’auteur, autant qu’à elle-même et à ses lecteurs, on y croise Homère (« le poète aveugle ») et Rimbaud.
« Entends-tu la marée / ses hauts ses bas / et le vent de l’alizée / qui frappent à la tempe »
Je me laisse conduire par la fluidité de cette langue (sa musique) sur laquelle brûle des « voyelles flambantes », autant que par ses opacités qui ressurgiront dans le « silence volubile » quand ma voix leur donnera raison.