Né à Rennes en 1963, Denis Heudré vit en Ille-et-Vilaine.
sèmes semés, éditions Sauvages, 2021.
« Ce pays est mien en traduire les sangs », ainsi est posée l’intention de ce recueil qui, du printemps à l’hiver s’avance en pavés de prose où les seules ponctuation (sauf en dernière page) sont la barre oblique qui élance les phrases et le point d’interrogation qui les tient en suspend. Les poèmes qu’aucune capitale ne limite embrassent, relient, accordent âme et parole aux éléments: la terre entend, éprouve du désir, le vent est jaloux, le crépuscule joue, la mer est heureuse, la dune raconte au vent, le chêne se souvient… Une pensée animiste irrigue ces contemplations. Par cette « offrande à la terre », l’auteur partage l’intimité qu’il entretient avec les éléments et invite à « se fier au poème pour nous guider vers la mer ». Ces sèmes (la plus petite unité différentielle de signification selon le Petit Robert) réveillent la pensée utopique d’une « enfance revenue » avant que la langue nous sépare, avant que germe « l’homme semé ». La fenêtre du poème « voyage », fait se rejoindre proche et lointain « par l’entremise de quelques hirondelles ». Lucide, l’auteur reconnaît que « écrire ne lavera jamais le monde »; lucidité qui ne le prive pourtant pas d’optimisme :
« l’homme sait bien qu’il n’est faillible que de lumière / et au plus près de la terre il gagne son poids de lumière ».
Bonjour,
Merci pour Denis Heudré que je ne connaissais pas.
Il a dû lire Anna de Noailles, cet homme : comme elle, il a » l’âme qui rêve, au bord du monde assise. »
Je vais acheter le recueil !
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Vous m’en voyez réjoui.
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