J’habite désormais juste en dessous du ciel, éditions 10 pages au carré, 2021.

En secret nous est confié cette belle et hardie déclaration d’intention d’un jeune poète. Avec justesse, lucidité, sincérité il nous conte son récit d’apprentissage dans lequel sont mentionnés de premiers héritages: Baudelaire d’abord peut-être (« J’ai longtemps habité… ») et celui souvent dénié aujourd’hui du surréalisme (« Il fallait écrire vite pour brûler le silence »). N’ayant un jour plus « d’idées pour écrire des poèmes », il s’en va vivre dans une annonce immobilière où il rencontrera les mots d’autres poètes sans s’identifier pour autant à leur mal-être. Il avoue sa peur dans un monde de virtualités exaltées où « Tout le monde s’est mis à rêver en plein jour » et décide de quitter son appartement, une certaine appartenance donc, pour aller rejoindre les fous au « …premier jour / Qui recommence enfin ». Au cours de ses changements d’existence, il découvrira dans une armoire une voix qu’il avait oubliée mais que son écriture fait fort bien sonner. Le poème s’achève sur cette proclamation pour le moins héroïque: « Ma voix sera le feu / Qui hurle au reste de la meute », chemin sur lequel il ne manquera pas de se rencontrer.
lecture & mise en son: Jacques Vincent.