Né en 1954 à Montréal, Jean Azarel réside aujourd’hui en Finistère.
Trois couleurs mer, L’Ail des ours, 2024.

« Ce serait donc ça la poésie » est le premier vers du premier et du dernier poème du recueil, manifestations d’un étonnement qui ne s’épuise pas.
Les mots claquent comme les vagues qui se brisent sur les rochers du Cap Sizun dans lesquelles « tu captes les râles mystérieux / des miséreux que les puissants / ont envoyé mourir à la guerre ». Attentive à saisir les rumeurs et les mouvements de cette fin de terre qu’elle célèbre, l’écriture, est alerte. S’y épanouissent les callunes, les panicauts, les genêts, toutes plantes de la lande. Y résonne la puissance onirique des toponymes: pointe de Castelmeur, Eckmül, Esquibien, Raz de Sein. Les mots se rencontrent pour sonner en allitérations (« La côte découpe a capella / des dentelles mélancoliques ») et même s’accorder en contrepèterie (« Là où finit la terre / se prennent des bolées / de voix vertes ») pour surmonter la boucaille qui peut arroser cette terre salée où « Les muses cornent à la brume »..
En fin de ce recueil illustré par des dessins de Georges Le Bayon, deux poèmes en hommage à deux écrivains, amis disparus de l’auteur: Joseph Ponthus et Alain Jégou.
