Éric Desordre

Éric Desordre est originaire de Toulouse où il vit.

Le feu au gorille, éditions Unicité, 2021.

«  C’est pourtant bien d’une aventure qu’il s’agit, avec ses rencontres qui ne doivent rien au hasard, ses séquences obligées, son déroulement espéré. On y retrouve les délices de l’enfance et la quête métaphysique de la maturité. ». Ces premières phrases de l’ouvrage guideront la lecture.
Le recueil se compose de cinq parties titrées Hommes, bêtes, Arbres, Nourritures, Dieux: une tentative de mettre quelque ordre dans le monde visible et invisible en s’en tenant à l’essentiel. Un des rôles qui pourrait être dévolu à la poésie. Chaque ensemble est annoncé par une photographie prise par l’auteur d’un fragment de la matière du monde suivie de pavés de prose en italique, extraits de journaux de bord, qui relatent, décrivent, se déploient en pensées et qui précèdent des digressions de poèmes en vers libres pour « Un bout de chemin ensemble ». L’écriture de ces derniers est surtout une écriture de l’œil, de ses déplacements, le verbe en est souvent absent. « Chemise blanche à manches courtes pantalon noir / Cintré / Aux pattes étroites / Pipe / Plantes / Eaux bruissantes ». Les ellipses convoquent notre imaginaire. Sont véhiculés sans débordement des fragments de réalité mais aussi de mémoire, d’anciennes émotions. Les tableaux se succèdent, scènes de voyages, conversations, paysages, rencontres, portraits, avec humour parfois et auto-dérision. Le dernier poème, portrait de Hanuman, touchante divinité du panthéon hindouiste à l’apparence d’un singe, s’achève par une citation d’un proverbe hindou: « les singes ne pleurent jamais sur eux-mêmes / Il pleurent sur les autres ».

Éric Desordre, Le feu au gorille, éditions Unicité, 2021.

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