Rosmarie Waldrop

Rosmarie Waldrop, d’origine allemande, née en 1935, vit aujourd’hui aux USA. Elle écrit en anglais. Le traducteur de cet opus, Paol Keineg, est aussi poète.

Répéter les symptômes, traduction Paol Keineg, La Barque, 2024.

« Vouloir ce corps, toujours. Le penser ici. Dans l’anxiété. Dans la peur. Mais vouloir vouloir. Que la lumière ne prenne jamais fin. ». Avec cette injonction exigeante débute le recueil organisé en onze parties, chacune titrée d’un verbe qui la détermine.
Rosmarie Waldrop, en ce partage de prose poétiques converse avec elle-même. Doutes, anxiété affleurent mais aussi auto-dérision (« Au cours d’une soirée je m’éparpille en tellement de moi que je n’arrive pas à m’inventer assez de pseudonymes. »). Ces moi s’interrogent mutuellement dans une écriture en phrases brèves, fréquemment ponctuées, qui ne sont pas signes d’essoufflement mais de ralentissements. Elle « lambine » en écriture.
« retirée dans les deux dimensions de la page », elle s’accroche aux mots, « seul perchoir dans le vide. Qui entoure et menace ». Elle se confie à eux (« Comment pourrais-je me leurrer en croyant que les mots me conduisent à moi-même? »).
Rosmarie Waldrop, âgée aujourd’hui de quatre vingt dix ans, qui écrit « je ne sais comment finir mes jours ‘’avec grâce’’ », en poète préfère laisser le texte se dire au gré des mots « De sorte que l’air circule entre eux. ». Ainsi se maintiendra le souffle.

Rosemarie Waldrop, Répéter les symptômes, traduction Paol Keineg,
La Barque, 2024.

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