Né en 1954, Erwann Rougé qui fut aussi éditeur vit en Bretagne.
Paul les oiseaux, Isabelle Sauvage, 2024.

« La tête de Paul cogne les mots », Paul se confond avec l’écriture qui le révèle. Il est l’écriture même, sa manière d’occuper l’espace, de laisser des blancs, des silences entre les lignes, entre les mots, le regard comme ailleurs, « comme si cela allait de soi », bégayante parfois, se balançant d’avant en arrière. De ce texte on pourrait dire comme on le ferait d’un portrait peint ou photographié: c’est Paul.
« La main à plat touche terre / et les mots montent dedans », mots éparpillés par le vent ou le ruissellement de la pluie qui les ont déposés en ces formes dépouillées, « les mots sont des vertèbres, des chairs, des os ». Il y a deux voix dans ce recueil, celle de Paul les oiseaux qui se dit à la troisième personne du singulier, dit ses actes, ses mouvements, marchant, se cognant, déplaçant des pierres, croquant des feuilles de menthe, criant, faisant des trous dans le sable, suivant des yeux le vol des oiseaux,… l’écriture nous le révèle de l’intérieur.
Une deuxième voix, celle de l’auteur parle de Paul de l’extérieur mais souvent se confondant avec la première, produit une troisième voix. Celle d’Erwann les oiseaux?
En découvrant la salive qui coule sur la joue Paul, je pense à « L’idiot » du poème de René Guy Cadou: « Si limpide est son œil son sourire si grave / Qu’on l’aime d’un seul coup et qu’on oublie qu’il bave ».
Par ce portrait, Erwann Rougé, dans le dépouillement de son écriture donne à entrevoir la farouche beauté de « cet animal poésie ».
Merci Jacques de partager comme ça tes découvertes ! Des petites lumières…. Je reviens à Douarnenez dimanche et resterai le mois d’avril À bientôt donc Marie Philippe
J’aimeJ’aime
Merci Jacques !
J’aimeJ’aime