Catherine Pont-Humbert est aussi lectrice et conceptrice de lectures musicales.
Les lits du monde, éd. la rumeur libre, 2021.

« Écrire un livre encore inconnu / Un livre que je n’ai pas décidé // Écrire un livre sans nom / Venu de loin, par de lents détours, me visiter ».
Ainsi débute ce livre que j’ai en main, écrit comme à l’insu de son autrice, promesse de l’aventure qu’elle sera pour elle comme pour moi son lecteur. Aventure intime, aventure initiatique (« J’ai dormi dans tant de lits / J’ai emprunté tant de chemins pour arriver jusqu’à moi ») qui débute dans un grenier où Catherine Pont-Humbert retrouve les poèmes qu’elle écrivait dans sa jeunesse, « Heureux temps d’un temps qui s’ignore ». Éclairée par « Cette part d’enfance intacte », elle revient sur un parcours de vie fait de départs (« La maison que je n’ai pas eue / Je l’ai cherchée au loin »), de fuites, de retours, d’amour, de rencontres, de rêves, de sommeils partagés ou non dans de nombreux lits. Le fil de l’écriture qui rassemble des « sédiments d’instants » s’applique à « Ravauder le vide ».
« Les mots s’ouvrent un à un / Se déploient rouges et humides » et la voix qui les chante abrite le secret d’ « Un vaste lieu qui n’a pas de nom / Qui reste à nommer ».