Née en 1957, Marie-Josée Christien vit en Finistère.
Temps morts, éd. Sauvages, 2014.

« Je m’immobilise / pour ne pas détruire / la folie minutieuse des atomes ».
Ces poèmes de peu de mots témoignent de ce présent qui advient lorsque l’autrice cesse de céder aux élans compulsifs qui nous habitent tous, prenant le temps de voir passer le temps dans le glissement des gouttes de pluie sur une vitre, dans la patience de la lumière qui s’efface, dans les sonorités du silence (« La nuit enfouie / hulule / sous nos paupières »). Attentive à ces « tremblements / qui vacillent dedans », elle laisse cette partie d’elle-même qui la contraint à la hâte et se met à l’écoute d’une autre voix en elle qui n’est plus la sienne.
Dans « l’illusion de façonner le monde », dans l’ignorance de notre devenir on ne s’habitue pas à notre impermanence et « Tant de vie / se tait en nous ». Marie-Josée Christien, faisant confiance au poème, « laisse aux mots / le soin de veiller » et « Le chemin / se poursuit / fugitif », sans « détruire / la folie minutieuse des atomes ».