Estelle Fenzy

Estelle Fenzy est née dans les Hauts de France où elle a grandi.

Amoureuse?, la Boucherie littéraire, 2021.

Dans la dédicace qu’elle m’en fit, Estelle Fenzy présenta l’ouvrage comme un recueil de « poèmes de gestation de soi ». Des fragments de prose y retracent les étapes d’une initiation conduite par une insatiable curiosité à l’égard de l’amour et des mystères de la sexualité.
Son écriture alerte nous fait part, avec sincérité et humour parfois, de ses expériences, des joies mais aussi des illusions, des hontes, des doutes, des inquiétudes qu’elle traversa. Elle nous conduit ainsi, à travers les transformations de son corps, la découverte de son sexe (« cet bord de moi-même tellement moi. / Ce compagnon dont je ne verrai jamais que le reflet »), de la petite fille amoureuse du Jésus d’une image pieuse jusqu’à la jeune femme sur le point de se marier avec « des doutes et des promesses (qu’elle n’est) pas sûre de tenir ».
Vous pouvez recommander la lecture de ce recueil à vos filles et vos garçons, vos petits garçons et vos petites filles.

Estelle Fenzy, Amoureuse?, la Boucherie littéraire, 2021.

Estelle Fenzy

Estelle Fenzy, est née dans les Hauts de France où elle a grandi.

N’oublie pas, L’Ail des ours, 2024.

Ce recueil adressé à la mère de l’autrice atteinte de démence est le journal d’un accompagnement. Les poèmes brefs et lumineux relatent au présent une succession de moments qui tous appartiennent à ce temps suspendu qui nous advient lorsque nos parents sont en fin de vie.
L’appartement laissé vide avec ses odeurs et ses objets familiers (« Avant de partir / je prends tes roses / en photo ») et l’évocation du départ vers l’institution, la « chambre 46 » et le « ballet des fauteuils roulants ». Viennent ensuite la mélancolie et l’angoisse des visites quand « Le ciel crache des cendres », l’écoute d’une « langue nouvelle / mystérieuse » qui recoud les bribes d’une mémoire devenue atemporelle. Pages après pages, l’autrice tente de recréer une chronologie en forme d’effeuillage. Parfois « le temps trébuché / reprend appui pour / un instant / dans nos regards » et à la question « Est-ce vivre encore / quand on est déjà plus / que le souvenir de soi-même » répond deux pages plus loin ce dialogue, moment de grâce : « Tu m’as dit / vous êtes qui / et puis / bonjour Espace ».
Dans les dernières pages reviennent les sensations, les gestes, les odeurs d’autrefois qui restaurent « ce corps presque / mort » jusqu’à la lucide évidence : « Je n’ai pas fini d’être ton enfant ».

Estelle Fenzy, N’oublie pas, L’Ail des ours, 2024.