Jean Le Boël

Né en 1948, Jean Le Boël, poète est aussi romancier et essayiste.

Jusqu’au jour, éditions Henry, 2019.

Chants méditatifs qui prennent source dans l’enfance, dans « un pays d’ombres douces ». L’auteur d’ascendance rurale s’incarne dans un « je » mais surtout dans un « nous » auquel il se vit étroitement lié (« en nos corps habitent les ancêtres ») et auquel il s’adresse comme à lui-même et à nous tous dont il ne s’exclut pas, se considérant aussi comme acteur de ce « monde absurde / … / où personne ne voit venir / la vipère qui se défend / et mord le talon des jeunes femmes » – pas même le poète. Dans ces vers qui parlent « de pommes et de tâches peineuses / de bêtes lourdes », évoquent des gens dont les « visages s’effacent sur les photographies » et qu’on avait persuadés « que la terre était trop basse », j’entends parfois au loin la voix de Jean Follain. Conduites par « le désir [qui] s’accroche aux herbes folles », il y a certes une mélancolie dans ces lignes qui sont comme ces «  objets de rien dans une coupelle / [que] / parfois notre main / tendrement effleure », ces poèmes sont à toucher autant qu’ils touchent et en eux se lit toujours et « partout la vie obstinée ». De ce monde « qui en voit la beauté / sinon nous »?

Musique: Magali Robergeau & Gérald Méreuze,
lecture & mis en son: Jacques Vincent.

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