Née en 1959, Brigitte Mouchel, est aussi plasticienne.
déplier les silences, éd. Isabelle Sauvage, 2022.

« revenant — venant de loin, du fond des cartons, des mémoires par des chemin creux, des échappées — et ensuite, et encore ».
Ainsi débute ce recueil de textes qui mettent en scène une femme, troisième personne du singulier en quête dans sa généalogie de « quelque chose qui aide d’où on vient ».
Brigitte Mouchel poursuit ici son inlassable travail de fouille dansLa la mémoire. Photographies, lettres, faire-part, confidences sont porteurs d’indices que la poussière produite par le mouvement des générations, alliances, mariages, naissances, morts, départs n’a pas totalement recouverts. Elle les associe pour établir des reconstitutions sous formes de tableaux épars qui mettent à jour des parcelles de la vie des femmes, des hommes, des enfants de son ascendance.
L’écriture se déploie à la manière d’une rêverie faite de surgissements juxtaposés, de tessons de mémoires que séparent des tirets longs, sans soucis de continuité narrative: « les cailloux blancs sont restés au fond des poches ». La démarche se rapproche de son travail de plasticienne qui reconstruit des espace par collages de fragments.
