Née en 1971, Marlène Tissot vit à Valence.
Un jour, j’ai pas dormi de la nuit, la Boucherie littéraire, 2018.

Dans une écriture alerte et proche du parlé, comme guidée par une musique intérieure, se dessine un personnage à mi-chemin entre une frustrée de Claire Bretecher et Woody Allen (sans la psychanalyse), une névrosée ordinaire qui manie avec grâce l’autodérision. Ces nuits blanches noircissent des pages de monologues sur le sens de la vie, le conformisme (« J’ai pourtant tout tenté pour me ranger / appliqué le programme à la lettre / boulot-mariage-enfants, le tiercé gagnant »), la relation amoureuse (« Et si on s’aimait les jours ouvrables »), la dépression (« quand le jour s’est levé, je me suis couchée »), l’ambition (« On nous suggère l’hypothèse de se dépasser / mais je ne parviens même pas à m’atteindre ») et bien d’autres préoccupations de nos vies contemporaines. Le salut est dans le débit scriptural parcouru d’un humour qui, sans être systématique, s’abandonne volontiers aux jeux de mots et rebondit sur des chutes prosaïques (« Les grands esprits se rencontrent / ils baisent rarement »).
lecture & mise en son: Jacques Vincent.