
Né en 1952, Ramiro Oviedo est un poète équatorien en exil en France depuis 1987.
Trois textes composent ce recueil : Maman Marilyn, Panériades et Coup de pierre sur un œil borgne.
Dans le premier, à l’aune de sa révolte et établissant avec elle un ironique rapport de filiation, l’auteur revisite la biographie de Norma Jean Baker, alias Marilyn Monroe.
Paneriades est un poème à deux voix (au moins), dont l’une est prêtée à Leopoldo Maria Panero, poète espagnol décédé en 2014, ayant passé quarante ans de sa vie en établissement psychiatrique. Sont convoqués avec lui nombre de « poètes maudits » d’Espagne et d’ailleurs.
Le troisième texte, un pamphlet, évoque la violente histoire politique de l’Équateur qui obligea l’auteur à l’exil. En les nommant, il réunit les morts victimes des répressions successives.
« Mambo de Perez Prado et ses trompettes / sifflements de bateaux perdus dans la mer du delirium-semens / coups de feu en l’air sans silencieux / balles perdues / fleurs de l’excrément, disais-tu » : les traducteurs nous font entendre l’écriture d’Oviedo gonflée par la colère comme une musique issue d’une parole en crue.
Jacques Vincent
Fauves, éditions Corps puces, 2017. Enregistrements publiés avec les aimables autorisations de l’auteur et des traducteurs. Contrebasse: Gérald Méreuze, lecteurs : Miguel Àngel-Real, Gérard Camoin & Jacques Vincent.