Ludovic Degroote né en 1958 vit dans la région lilloise.
« La digue », éditions Unes, 2018.

« Lieu de passage où rien ne se passe, la digue c’est dans ce temps-là qu’on y va », cette chaussée en impasse est lieu d’introspection. « Ni vraiment dehors ni dedans totalement, on s’échappe de tout sans sortir de rien ».
Les brèves séquences de prose se succèdent en vagues écrites comme on se parle à soi-même. Le pronom personnel « on », indéfini et collectif m’entraîne à tâtons dans un dedans peuplé de « choses [qui] n’ont pas deux fois le même goût », paysage intime à consistance matérielle, « on s’émiette, on s’éboule, ça se construit ». Je chemine comme dans un labyrinthe de glaces vers « là seul où c’est bon d’être soi, où on l’est enfin » peut-être, « On a du mal à se sentir, on a jamais vécu en dehors de soi », quidam parfois burlesque balloté de paradoxes en paradoxes, « on a tous des soucis et tous une tête à mettre autour ».
lecture & mise en son: Jacques Vincent.