Claude Favre « a égaré sa biographie ».
Sur l’échelle danser, Série discrète, 2021.

« Marcher n’aller nulle part, marcher longtemps, marcher avec les mots des autres, contre l’essoufflement, … », cela, c’est la danse de Claude sur l’échelle planétaire qu’elle parcourt en correspondante de guerre, dans l’urgence de dire toutes souffrances de victimes, rendant compte de faits « Dans plusieurs mondes à la fois », qui viennent rarement nous toucher autrement que par la presse écrite ou les images du JT. Claude, elle, en saigne. Elle se fait médium, « Par autre chose que soi-même traversé » pour les accueillir en empathie et « Danser, se délester de tous ces corps en nous, danser de tous ces corps enclos ».
L’écriture inquiète, à la syntaxe chahutée, truffée de barbarismes, est faite d’éclats aigus assemblés en mosaïque autour de « jardins d’autrui » (ainsi désigne-t-elle les citations). Elle est ponctuée de verbes isolés qui restent à l’infinitif, sans sujet ou plutôt sujets invisibles, personnes en fuite ou en errance; à la toile de leurs récits se mêle le fil de l’histoire et des colères de l’auteure.
Dans la dernière page de l’opuscule avec l’inquiétude « rôde la panthère de Dante ».
lecture & mise en son: jacques Vincent.
Très belle lecture, très beau texte, merci.
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