Hélène Sanguinetti

Hélène Sanguinetti, née à Marseille en 1951, vit à Arles.

Domaine des englués, La Lettre volée, 2017.

« Le mal? Vouloir tout. Là. Ensemble. Le tout vibrant, foisonnant, chantant à tue-tête, rebondissant. », cette citation du personnage qui intervient comme narrateur dans ce long poème en dit ce qui l’anime. Distinguées par les choix typographiques, d’autres voix s’y joignent, dans ce qui se déploie à la manière d’un rêve éveillé, qui s’aventure en s’écrivant et avec quel élan! (« Ne pas retenir les chevaux »): une voix intermittente, prisonnière d’un cartouche (engluée?), des chansons, des lignes de poèmes, un conte. Elles accompagnent la prose du narrateur qui adresse des lettres à une femme. S’y adjoignent divers signes typographiques ou arithmétiques, des griffures, des émoticônes… Il y en a pour l’œil autant que pour l’oreille, il y a de l’animal et du minéral, il y a la mer, le vent, le feu, de l’humour aussi et une énorme fringale de vie à l’origine de cette architecture ample et complexe, ce « capharnaüm », où la couleur rouge revient en récurrence.
« CHEVAUX QUI ME BOUSCULENT, M’EMPORTENT, ET LA PAROLE, / ATTACHÉE À LEURS FLANCS, / À LEURS CUISSES QU’UNE SORTE DE FEU FAIT TREMBLER ».
Dans une réponse à une question de Jean-Baptiste Para, en deuxième partie d’ouvrage, Hélène Sanguinetti révèle: « ce n’est pas dans le poème ou la poésie que je crois, c’est dans toute la vie et je n’ai trouvé que cette sorte de poème pour dire cela, le rendre réel ».
Le sujet premier de ce livre est le poème, le poème se vivant en s’écrivant (et en se lisant).

Hélène Sanguinetti, Domaine des englués, La Lettre volée, 2017.

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