
« La seconde augmentée, éditions Tarabuste, 2019.
Née à Morlaix en 1939, Denise Le Dantec est une auteur à l’œuvre multiple. Elle est écrivain (poésie, philosophie, romans), auteur de chansons pour Colette Magny, mais aussi peintre et a même réalisé un court-métrage.
« Bouquet. Poèmes. / L’échelle est à hauteur expressive. L’esprit naïf renaît ». Cueillis dans de multiples lexiques (il y a même un acronyme de la langue du web : « J’ai fait un spip ») les mots adviennent, se posent, lignes par lignes parfois soutenus par un point ou en brefs paragraphes. Ils s’ordonnent en bouquets. À l’autre, à soi-même, au lecteur, une adresse parfois : « 10 heures 30. Tu ne viendras pas. Je boirai seule mon vin ». « La poésie n’est pas un art de la métaphore » écrit-elle, pas de métaphores mais des aperçus, instants de langage manifestés, présence d’un souffle. « J’ouvre une phrase. Le monde est là. Une grande roue éclairée rouge », le monde se donne en même temps que la langue s’éprouve, dans l’énonciation. Comme chez Reverdy, la juxtaposition en formule l’énigme. « C’est le soir. Le jour a passé l’heure. Silence. Oubli. Rien n’est perdu / […] / La poésie vient parfois sans qu’on y mette la main. ».
Jacques Vincent
Enregistrement publié avec l’aimable autorisation des éditions Tarabuste et de l’auteur. Contrebasse: Gérald Méreuze, lecture: Jacques Vincent.