Né en 1984 en banlieue parisienne, Grégory Rateau vit aujourd’hui à Bucarest où il anime un média d’informations en ligne*.
Imprécations nocturnes, éditions Conspiration, 2022.

« il n’y a qu’en fermant les yeux / dans ce vaste trou noir / que je peux enfin l’entendre / cette petite voix trop longtemps étouffée ».
J’ai choisi cette porte pour pénétrer la densité de ce texte, quête de celui qui « descend dans le monde d’en-dessous » pour aller y voir et revenir vers la lumière. Grégory Rateau se raconte sans complaisance, fait parler les voix qui l’habitent et celles qui l’ont guidé. Une deuxième et une troisième personne se substituent souvent au singulier de la première pour prendre distance, dire le mal-être, éveiller une « lucidité vengeresse » qui « lui désigne la blessure du soleil ». L’élan d’écrire conduit par la colère est mu par la nécessité, nécessité de quitter, d’avancer malgré tout, de faire avancer ce long poème, de se tenir à l’écart de toute amertume. Dans ce récit de voyage introspectif à travers la blessure, « pas un mot qui ne soit éprouvé », l’auteur, « ce bohémien avide de sensations » aspire à « regagner ce territoire solaire / entre [son] carnet vide et ce cendrier plein de poèmes » qui sont peut-être son seul chez lui.
lecture & mise en son: Jacques Vincent.

Une belle lecture d’un poème de Grégory Rateau, poète moderne à la recherche d’un monde où il aurait sa place, tout cela en puisant avec force, colère et courage dans les entrailles humaines. Ses mots sans concession claquent et cognent, un auteur qui alerte et vous emporté où vous ne pensiez pas aller.
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