Né en 1950, François de Cornière vit au bord de l’Atlantique.
Ces traces de nous, Le Castor Astral, 2025.

François de Cornière écrit du poème qu’il est « atelier de l’instant ». La poésie qu’il nous donne à lire dans ces textes écrits entre 2022 et 2023, ancrée dans son quotidien, se saisit de tout ce qui peut advenir: une rencontre, une situation, une conversation ordinaire, une phrase entendue par hasard, une chanson, une musique, un film, un mot dans un livre (« C’est un verbe / il m’est tombé dessus au milieu d’une page »)… Ces riens qui lui tombent dessus retiennent son attention comme « étincelles d’émotion » qui peuvent revenir « sans qu’on les attendent ». Il les capture dans un carnet. Elles initient le poème, sont le point de départ d’une rêverie qui nous conduit de la vie du dehors à la vie du dedans comme il est écrit dans « La joue sur la mer », poème qui peut être considéré comme art poétique — la nage devenant métaphore de l’écriture: « c’est une petite victoire intime / de poser sa joue sur la mer / […] / cela va vite mais j’aperçois / le ciel du dehors et la mer du dedans / En même temps ».
Avec la nage, la musique, revient souvent et je l’entends dans ces vers libres entre lesquels les silences du blanc sont si importants « pour parler sans parole / à l’oreille de l’autre ».





