Étienne Faure

Né en 1960, vit à Paris

Vol en V, éditions Gallimard, 2022.

« C’est à pied, pas à pas qu’on mesure / l’exactitude des souvenirs… »
Tous les poèmes de ce recueil, s’ils font partie d’un ensemble différent ont en commun leur forme: une longue phrase cheminant ligne par ligne qui s’achève sur un point final suivi d’un titre en italiques posé non comme un départ mais comme un retour, un atterrissage.
« En traversant la rue de Prague à Paris / m’est revenu le souvenir d’un hiver / arpenté à pas de loup sur la neige, vieux tissu / issue d’un temps où l’Europe était muette, / cousue en un grand damassé de langues, »
Le regard ambulant de l’auteur voyage par glissements analogiques à travers territoires et saisons de la mémoire dont l’écriture rend compte avec minutie. Si « passer c’est penser à la vitesse des pas », Étienne Faure s’applique à « noter la phrase avant qu’elle s’envole » pour la donner en partage au lecteur, invite à éprouver une respiration incitant à « ralentir le pas pour voir plus de choses ».

Musique: Magali Robergeau & Gérald Méreuze,
lecture & mise en son: Jacques Vincent.

Étienne Faure

La vie bon train, éditions Champ Vallon, 2013.

Jacques Vincent lit un poème extrait de « La vie bon train ». Vidéo produite par le Port-musée de la ville de Douarnenez, publiée avec l’aimable autorisation de l’auteur.
la vie bon train

« La vie bon train » est un alignement de pavés en prose, tous d’égale longueur, arrêtés en gare, autant de fenêtres au travers desquelles l’auteur observe arrivées, départs, montées, descentes, entrées, sorties des passagers, des travailleurs, des animaux et même des végétaux (avec ou sans bagage). Son regard et tous ses sens sont ceux d’un anthropologue méticuleux, amusé et mélancolique, soucieux d’épuiser son sujet. « Ici le temps est le plus lent du monde sous les aiguilles d’une énorme pendule qui marque par à-coups l’heure légale ». Attente et écriture se fondent dans la réalité de la gare et dans son imaginaire « comme à Pompéi ». Dans cette « enclave hors du monde », au milieu de cette « formication obsessionnelle » , l’écriture « comme les femmes infiniment dans leur sac à main fouillent et refouilleront encore, pour trouver l’objet adéquat jusqu’au départ— et remettre de l’ordre dans tout ça. ».

« La vie bon train », éditions Champ vallon, 2013. Extrait publié avec l’aimable autorisation de l’auteur.

« Écrits cellulaires », éditions le phare du Cousseix, 2017. Enregistrement publié avec l’aimable autorisation de l’auteur.

Étienne Faure, « Et puis prendre l’air », Éditions Gallimard, 2020.

Une collection de mots sortis des poches de l’oubli dans le flot des jours ordinaires, dépliés et classés avec soin. « Les souvenirs, on dirait, comme les bestiaux fraichement tués, réclament aussi un temps de faisandage, une période acceptable de maturation, … ».

Musique de générique: Magali Robergeau et Gérald Méreuze,
lecteur: Jacques Vincent. Extraits publiés avec l’aimable autorisation de l’auteur.